Évolution du site.
Gérald ATHANASE
Quand nous avons initié ce projet de site web avec Jean-Philippe, nous étions sur deux lignes complémentaires mais finalement assez divergentes.
Pour ce qui me concerne, à une époque où l’image et le visuel prennent le pas sur tout le reste, non seulement sur l’internet mais aussi dans la plupart des aspects de la vie courante, le site d’un aveugle, pour qui ces artifices ne signifient rien, site centré sur l’écrit, sur le réfléchi et le construit mais aussi sur l’audio, me semblait présenter une sens particulier et original, surtout s’agissant d’un musicien, instrumentiste, compositeur et créateur de sons et d’ambiances sonores, pour qui j’ai à la fois de l’admiration et de l’amitié.
Pour ce qui me concerne, à une époque où l’image et le visuel prennent le pas sur tout le reste, non seulement sur l’internet mais aussi dans la plupart des aspects de la vie courante, le site d’un aveugle, pour qui ces artifices ne signifient rien, site centré sur l’écrit, sur le réfléchi et le construit mais aussi sur l’audio, me semblait présenter une sens particulier et original, surtout s’agissant d’un musicien, instrumentiste, compositeur et créateur de sons et d’ambiances sonores, pour qui j’ai à la fois de l’admiration et de l’amitié.
Il y avait des aspects connexes à cela, comme la question de l’accessibilité d’un site ou d’un texte pour les autres aveugles, la manière dont on peut vaincre son handicap de manière originale, l’incitation, pour les voyants, à remettre en question certaines évidences, en matière d’ergonomie ou de priorités…
Jean-Philippe, lui, était intéressé principalement par une démarche toute autre, dans laquelle la cécité ne joue aucun rôle ! Il souhaitait mettre par écrit (et offrir aux autres) ses expériences de vie peu communes, ses voyages, ses rencontres, ses découvertes, …donner de la visibilité à des talents méconnus ou trop peu diffusés, à des pays, des lieux, des genres musicaux absents des médias français… Et rendre ces expériences plus permanentes, plus accessibles et plus construites que les récits qu’il avait pris l’habitude d’en faire sur les réseaux sociaux.
Grâce aux commentaires d’amis, et plus particulièrement de Jean-Michel Reusser, il est apparu que les choix austères du départ (pas de couleurs, pas de photos…) ne pouvaient que désorienter un lectorat constitué principalement de voyants ! Tout en conservant une attention soutenue au confort de lecture des aveugles (dont on rappelle qu’il ne concerne pas qu’eux, comme tous les efforts d’accessibilité qu’on peut faire par ailleurs !), les pages se sont mises à incorporer des photos, ce qui n’a pas été sans peine : car les albums photos, papier ou numériques, ne sont évidemment pas une priorité dans la vie de Jean-Philippe, et il a fallu battre le rappel de la famille et des amis pour arriver à, au moins, une illustration par page. Un peu de couleur a été aussi ajoutée, et dans cette dynamique, une refonte plus « moderne » de l’esthétique du site vient donc de voir le jour.
Au bout de deux ans, et alors que nous abordons en tandem mais dans des sections différentes la question de la cécité, nous ne pouvons que constater aussi l’évolution du contenu de ce projet, devenu totalement collaboratif et d’inspiration réciproque, résultant de ce que je considère comme la véritable magie de la personnalité de Jean-Philippe.
Alors qu’il s’attache à décrire comme banales des manière de s’en sortir avec l’électronique et l’informatique qui rendent admiratifs et incrédules bien des gens calés dans ces domaines (qu’ils soient voyants ou pas, à commencer par moi !), que son talent musical force le respect de tous dans les domaines les plus divers, il devient de plus en plus clair que le résultat de nos « dialogues » est supérieur à la somme de nos contributions respectives et que cet aspect aussi est loin d’être banal. Il y a une dynamisation de la relation que j’attribue à sa manière d’être, dont je ne sais pas si elle est due ou pas à sa cécité et à sa manière de la vaincre, ou si elle résulte d’autres circonstances de vie particulières. Faute de pouvoir apporter une réponse, j’ai insisté auprès de lui pour qu’il nous livre quelques pages de biographie ainsi que d’autres pages intitulées « voir autrement » qui peuvent permettre aux lecteurs de se faire leur propre idée à ce sujet.
Jean-Philippe, lui, était intéressé principalement par une démarche toute autre, dans laquelle la cécité ne joue aucun rôle ! Il souhaitait mettre par écrit (et offrir aux autres) ses expériences de vie peu communes, ses voyages, ses rencontres, ses découvertes, …donner de la visibilité à des talents méconnus ou trop peu diffusés, à des pays, des lieux, des genres musicaux absents des médias français… Et rendre ces expériences plus permanentes, plus accessibles et plus construites que les récits qu’il avait pris l’habitude d’en faire sur les réseaux sociaux.
Grâce aux commentaires d’amis, et plus particulièrement de Jean-Michel Reusser, il est apparu que les choix austères du départ (pas de couleurs, pas de photos…) ne pouvaient que désorienter un lectorat constitué principalement de voyants ! Tout en conservant une attention soutenue au confort de lecture des aveugles (dont on rappelle qu’il ne concerne pas qu’eux, comme tous les efforts d’accessibilité qu’on peut faire par ailleurs !), les pages se sont mises à incorporer des photos, ce qui n’a pas été sans peine : car les albums photos, papier ou numériques, ne sont évidemment pas une priorité dans la vie de Jean-Philippe, et il a fallu battre le rappel de la famille et des amis pour arriver à, au moins, une illustration par page. Un peu de couleur a été aussi ajoutée, et dans cette dynamique, une refonte plus « moderne » de l’esthétique du site vient donc de voir le jour.
Au bout de deux ans, et alors que nous abordons en tandem mais dans des sections différentes la question de la cécité, nous ne pouvons que constater aussi l’évolution du contenu de ce projet, devenu totalement collaboratif et d’inspiration réciproque, résultant de ce que je considère comme la véritable magie de la personnalité de Jean-Philippe.
Alors qu’il s’attache à décrire comme banales des manière de s’en sortir avec l’électronique et l’informatique qui rendent admiratifs et incrédules bien des gens calés dans ces domaines (qu’ils soient voyants ou pas, à commencer par moi !), que son talent musical force le respect de tous dans les domaines les plus divers, il devient de plus en plus clair que le résultat de nos « dialogues » est supérieur à la somme de nos contributions respectives et que cet aspect aussi est loin d’être banal. Il y a une dynamisation de la relation que j’attribue à sa manière d’être, dont je ne sais pas si elle est due ou pas à sa cécité et à sa manière de la vaincre, ou si elle résulte d’autres circonstances de vie particulières. Faute de pouvoir apporter une réponse, j’ai insisté auprès de lui pour qu’il nous livre quelques pages de biographie ainsi que d’autres pages intitulées « voir autrement » qui peuvent permettre aux lecteurs de se faire leur propre idée à ce sujet.
